DU PAIN POUR MON AME

30 novembre 2006

Naima et Abdoul


Abdoul, l'homme du desert, heureux et genereux


la maison de Abdoul et Naima



Naima, discrete, douce, genereuse.

Naima sort de son vieux sac a main un peu dechire, un peu cabosse, ses tresors de fille : un vieux miroir et son khol qu'elle partage volontiers. Elle plonge a nouveau la main dans le sac noir en simili-cuir et en ressort deux bagues de pacotille qu'elle nous tend : "cadeau" dit-elle. Mon coeur se dilate. A l'abri du regard des hommes, dans sa modeste maison de pise, Naima a enleve le voile qui d'ordinaire recouvre sa tete et cache sa nuque, son cou, ses epaules. Elle accepte de bonne grace ce qu'elle avait refuse a l'exterieur: qu'on la prenne en photo. Naima est belle, Naima est timide. Nous ne parlons pas la meme langue et nous nous comprenons. Dans le ventre de Naima grandit son troisieme enfant. Six mois nous fait-elle comprendre. Elle lui donnera la vie dans cette maison.
Je ne sors pas indemne de cette rencontre, et c'est tant mieux.
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sur la dune, la joie !

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chez Naima, sur la Hamada


Naima cuit le pain...................La cuisine de Naima
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29 novembre 2006

le desert, le choc


le desert, premier contact, premiere joie




Merzouga, porte de "mon" desert




au reveil, notre chambre a l'oasis




chez Naima, sur la Hamada




La Hamada et les dunes de l'Erg Chebbi






Rentrer de voyage

Je suis partie. Je suis revenue.



Entre ces deux petites phrases, des montagnes, des dunes, des deserts, des gorges, des medinas ; et des gens au coeur ouvert aussi grand que les portes de leurs maisons ; et puis des emotions, des boulversements, des rires, des emerveillements, des silences... Je suis revenue et je digere. Les mots pour dire "mon" Maroc murissent lentement.



"Tranquiiille , dit Hamid, l'homme presse est deja mort".

04 novembre 2006

rever le voyage

Madrid
Algesiras
Tanger
Meknes
Erfoud
Merzouga
Zagora
Draa
Ourzazate
Dades
Tizi-n-Tichka
Marrakech
Les noms chantent et enchantent mes reves.


Jamais auparavant je n'avais desire franchir la Mediteranee. L'Afrique m'etait trop proche pour que je la trouve exotique. L'exotisme a mes yeux c'etait le grand nord, ou l'extreme sud, ces terres arides de trop de froid, les cils et les cheveux enrobes de cristal, les aurores boreales, les erables flamboyants, les grands pans de ciels noyes dans les lacs immenses...
Morgane m'a dit "j'ai envie de partir" et mon coeur a bondi. Nous avons cherche la formule la plus acceptable pour nos maigres finances et le Maroc s'est impose comme une evidence. Alors voila, vendredi Morgane et moi nous partons au Maroc, en voiture. Je sais, c'est fou. Mais on s'en fou ! On a 15 jours pour faire le voyage, 15 jours pour etre ailleurs, pour se deconnecter des il faut et des je dois. Pause.
Je sais, aussi loin que je partirais, toujours j'emporterais avec moi mon histoire, mes chagrins, mes coleres, comme une seconde peau, la peau de mon ame. Je ne cherche pas a la laisser derriere moi. Simplement changer de contexte pour tenter de changer de point vue. Car je sais aussi qu'en changeant de point de vue, l'aspect de ce que l'on voit change, et change par consequent leur impact sur notre etre.
Oui, j'ai peur de ce voyage. Si je pouvais, j'ecrirais "j'ai peurS". Tant de peurs m'habitent, me paralysent, me font vulnerable. Parce que je veux vivre, pleinement, librement, je veux m'affranchir de la Peur. Alors je pars la ou j'ai peur d'aller, et de la facon dont j'ai peur de le faire, convaincue malgre tout qu'au bout du compte je ne pourrai qu'admettre q'entre mes peurs et la realite l'ecart etait bien plus grand que ce que j'imaginais. Je pars, et la ou je vais se situe au-dela de moi-meme, au-dela des limites que je crois etre les miennes.
Je pars aussi pour avoir le souffle coupe, les yeux ecarquilles, le coeur qui bat a se rompre de joie en voyant comme le monde est beau, je veux vivre, me sentir vivante, vibrante, et laisser la mort ou elle est dans cet ailleurs qui n'est ni ici ni maintenant.


Je pars chercher l'impulsion de vie.

la naissance des fleurs

J'assiste emue a l'eclosion... Et je ne peux m'empecher de penser a toi Debbie, tu etais si fiere de lui, tu aimais tant sa peinture.








peinture Dewey Franklin